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Changer de référentiel ? Au lieu de surveiller le monde des données au travers de caméras fixées aux murs du centre de soins, cela revient à l’envisager depuis une caméra posée sur la tête de Mme Dupont. Que voyons-nous ? Comment ce nouvel angle peut-il influencer notre approche de la sécurité des systèmes d’information ? L’exercice auquel nous allons vous convier consiste à faire traverser une boîte par une bulle. La boîte, c’est l’hôpital, éventuellement ses murs, mais surtout son domaine numérique basé sur des rôles internes et sur des matrices (de compétences, de droits d’accès, etc.). La bulle, c’est un individu et son enveloppe bio-psycho-sociale (selon le modèle d’Engel) qui lui fait considérer ceux « qui l’entourent » et, parmi eux, quels sont les « proches ». Imaginons de nouveaux modèles de réflexion… Entreprendre la transformation du système de santé passerait par un changement culturel conduisant vers « l’esprit d’écosystème ». Autrement dit : ne plus raisonner « dans les murs », mais en tant que réseau de compétences et de services. Philippe Ameline nous fait partager l’analyse d’experts en conduite du changement qui se sont concrètement frottés à des « forteresses » comme l’hôpital. À l’instar de la météorite bouleversant le biotope qui avait vu grandir le dinosaure, l’Internet remet en jeu tous les mécanismes de la sélection naturelle aux dépens des organismes à hiérarchie pyramidale et en faveur des structures « massivement en réseau » qui savent diminuer drastiquement leurs coûts de transaction, c’est-à-dire de « relation aux autres ». Est-ce à dire que les organisations que l’on croyait trop grosses pour faillir risquent de disparaître ? Utopie ? Peut-on imaginer un hôpital organisé en unités autonomes, dégagées de toute hiérarchie ? Une organisation qui s’appuie dans sa transformation sur un système d’information qui facilite le travail en équipe et permet à chaque acteur de trouver, voire de définir, le rôle dans lequel il peut à la fois s’épanouir et fournir un travail de haute qualité ? Philippe Ameline nous y invite, en suivant les traces de deux auteurs à découvrir. L’analyse des décisions absurdes, telles que décrites par le sociologue Christian Morel dans un ouvrage à succès, s’applique plutôt bien au projet de DMP comme nous le montre Philippe Ameline. Dix ans après son annonce, il reste ainsi un mirage de système collectif qui alimente les fantasmes d’une pléthore d’utilités individuelles, souvent contradictoires entre elles. À moins que l’on en revienne aux besoins des citoyens ?… L’hôpital fourmille de données, et la sirène des Big data va s’y faire de plus en plus insistante au motif que leur usage aurait à coup sûr permis de prévoir ceci, d’éviter cela et d’optimiser le tout. Il n’est donc pas inutile d’avoir les idées claires sur ce qu’elles sont, ne sont pas et sur la meilleure stratégie à adopter pour les mettre en oeuvre. Et, puisque c’est un sujet à la fois complexe et brûlant, nous allons tenter d’y voir clair en analysant les critiques et querelles qu’elles suscitent. L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est le nouveau concept en vogue. Comme souvent avec les termes à la mode, c’est un mot valise qu’il faut savoir secouer. Y trouvera-t-on un simple programme de sensibilisation à l’observance - probablement enluminé à l’or fin des « serious games » et autres « mobile apps » - ou au contraire une ambition réellement profonde et innovante ? Philippe Ameline ouvre les pistes de réflexion. Qu'est-ce qui distingue le quantified self des initiatives similaires du milieu médical, comme la télémédecine et l'automesure. Philippe Ameline nous propose d'utiliser le modèle Ligne de vie pour les définir, analyser leurs différences et étudier en quoi la dynamique annoncée du quantified self est annonciatrice d'une rupture en santé. Le DSI hospitalier est aujourd’hui dans une position aussi passionnante que périlleuse. Comment, en effet, orchestrer harmonieusement l’ensemble des domaines fonctionnels d’un SIH tout en prenant en considération la trajectoire des patients – et, plus globalement, la personne – comme point central du système d’information. Le concepteur du modèle Ligne de vie nous invite ici à partager ses réflexions et sa vision. |
