Récursivité de l’échec technocratique

L’Ena et l’énarchie constituaient le sujet de l’émission L’esprit public d’aujourd’hui sur France Culture. Les technocrates de tout poils n’y étaient pas particulièrement à la fête ! J’ai sélectionné deux interventions successives de Philippe Meyer et de Max Gallo qui mettent superbement en perspective le caractère systémique de l’échec d’un certain type de projets lorsqu’ils sont menés par les technocrates et les politiques.

Si la critique secondaire porte sur la servilité du technocrate vis-à-vis du politique, la critique principale porte sur l’incapacité d’analyse diachronique des dossiers et la restriction de la vision à une gestion des problèmes de l’instant.

Ceux qui connaissent mon credo et mes technologies distingueront sans peine dans ces critiques la cause « récursive » de l’échec du DMP :

  • Non seulement le DMP est un dossier pour lequel chaque nouvelle équipe technocratique a fait le procès de la précédente pour justifier d’une totale remise à plat de la stratégie… c’est un système qui semble s’orienter au hasard à chaque changement de Direction et de concentrer à chaque fois sur la seule obtention des pleins pouvoirs pour foncer tout droit avec la plus grande efficacité.
  • Cette cécité historique empêche chaque nouvelle équipe de déceler l’analyse profonde du problème qui réside précisément dans l’incapacité à inventer les nécessaires technologies de la continuité des soins (une approche diachronique centrée sur l’individu) en se focalisant sur la coordination des soins (les outils efficaces pour les acteurs du moment confrontée à un problème donné).

Pour que le DMP des Shadoks réussisse, il faudrait non seulement que ces derniers adoptent un nouveau paradigme, mais qu’ils comprennent que leur projet est au service d’un changement de paradigme du même ordre en santé… autant dire que nous sommes condamnés à les regarder pomper dans le vide pendant une durée indéterminée…

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sept × = quatorze


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