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Archive for September, 2009

Belle époque 2.0

Friday, September 11th, 2009

Revivre la « Belle époque », c’est l’évocation faite par le président de l’ARCEP, Jean-Ludovic Silicani, lors du séminaire « Numérique : investir aujourd’hui pour la croissance de demain » organisé par Nathalie Kosciusko-Morizet le 10 septembre à la Maison de la Chimie. Le but avoué étant de convaincre Alain Juppé et Michel Rocard d’orienter une partie des subsides du futur « Grand emprunt » vers des investissements numériques.

La journée était fort logiquement organisée en trois tables rondes : Infrastructures et réseaux, Logiciels et services et Patrimoine et industrie culturelles. Je n’ai assisté qu’aux deux premières, et je n’ai donc pas eu le plaisir de siffler la diatribe pro-hadopi (anecdote narrée sur le flux Twitter ; tag #emprunt).

La première table ronde fût fort efficace. Michel Mercier, ministre de l’espace rural animait le tout avec un volontarisme affiché : couvrir au plus vite 100% du territoire en très haut débit.

La stratégie qui semble faire consensus est de distinguer trois types de zones :

  • La zone 1 correspond aux métropoles, où le modèle économique favorable permet de laisser opérer le secteur privé.
  • La zone 3 correspond aux milieux très peu denses, où la rentabilité est dérisoire. La connexion étant une mesure d’aménagement du territoire, elle sera financée par subventions.
  • La zone 2 représente le reste du territoire, où une rentabilité est possible, mais trop faible pour permettre une compétition entre acteurs privés ; le modèle évoqué par Augustin de Romanet, DG de la Caisse des dépôts, pourrait passer par un opérateur mutualisé, regroupant les opérateurs privés, les collectivités locales et la CDC.

Tous les participants semblaient partager un bel enthousiasme face à la grandeur et l’ampleur de la tâche : affronter un défi dix fois plus complexe que l’ADSL afin d’amener la fibre au pied des clochers et d’éviter à tout prix que la fracture numérique isole le quart de nos concitoyens qui vivent en zone rurale.
Tous, sauf un, Yves Gassot, DG de l’IDATE, qui a affirmé que la stratégie raisonnable serait de fixer pour 2015 le déploiement du très haut débit dans les agglomérations et la généralisation de l’ADSL ailleurs. Comprenant que si peu d’ambition menaçait de gâcher l’événement, il n’a pas osé trop insister.
A titre personnel, si j’avais à poursuivre la conversation, c’est lui que j’irais voir ; manifestement il sait pourquoi et comment les autres risquent fort d’échouer. Je reviendrai plus loin sur les désastres que peut générer une volonté politique de généralisation trop hâtive d’une technologie.

La seconde table ronde sur les logiciels et services, animée par Hervé Novelli, secrétaire d’état au commerce, artisanat et PME, était très hétérogène et, a fortiori raccourcie en raison d’un petit désordre d’organisation : il n’était pas prévu d’intervention de Michel Rocard, mais, de crainte que la presse puisse supposer qu’il était mis à l’écart, il a pris la parole entre les deux tables rondes… disant lui-même avec humour qu’il aurait aimé « mettre fin au fantasme politique qui veut qu’un homme politique soit destiné à parler, qu’il connaisse le sujet ou non ».

Premier orateur, Marc Simoncini, PDG de Meetic, a décrit, en se comparant à son homologue étasunien combien le biotope européen est difficile. Pour toucher un volume de prospects donné, là où l’américain déploie un site, dans un pays, dans une langue, tout en étant proche des acteurs qui portent l’innovation technique, y compris la main d’œuvre universitaire, Meetic a dû déployer 16 sites dans 13 langues et peine à trouver des compétences techniques.
L’image de Marc Simoncini est de dire qu’il coure un 110 mètre haies alors que les concurrents US courent à plat. Malheureusement, s’il a fort bien décrit l’espace du problème, il a échoué à donner des directions plausibles pour trouver des solutions. Sa conclusion étant que l’avantage de la société européenne c’est que, si elle réussit malgré la difficulté, il sera difficile pour une société américaine de venir la concurrencer sur un marché si complexe.

Il me semble que la comparaison avec un sprint (qui se ferait avec ou sans obstacles) n’est pas pertinente, précisément parce qu’elle permet difficilement d’esquisser un espace de la solution. Un modèle inspiré du biotope naturel me parait beaucoup plus adapté : les États-Unis offrent des grandes plaines fertiles et irriguées là où l’Europe présente aux offreurs de services un environnement aride et constitué de climats hétérogènes. Là où le modèle américain est basé sur le dynamisme des grands territoires, le bouillonnement des idées et le réensemencement permanent (celui qui tombe repoussera plus haut), le modèle européen adopte une stratégie de plante de rocaille où la rareté des ressources rend d’autant plus périlleuse chaque strate de croissance que chacun sait que celui qui tombe restera à terre pour longtemps. Marc Simoncini a raison de dire que si une plante de rocailles a pu s’accrocher, puis s’étendre au-delà de son environnement initial, elle sera difficilement concurrencée par les céréales américaines… mais c’est probablement signe que cette plante est exceptionnelle (bravo Marc) et qu’en application du « principe du survivant », il sera bien difficile de l’utiliser comme modèle de conduite générale.

Trouver des solutions un tant soit peu généralisable est complexe, je n’ai pas de solution miracles, mais au moins quelques pistes sur ce qu’il faudrait faire, et sur ce qu’il faut surtout éviter.

Le modèle qui mène à l’échec certain est celui du Dossier Médical Personnel (DMP). Grand projet emblématique et valorisant (réduire le déficit de la sécurité sociale en économisant des milliards d’euros tout en sauvant des centaines de millier de vies), la généralisation du DMP a été annoncée à court terme, et même inscrite dans la loi. La conjonction d’un délai intenable et d’une volumétrie massive a tué toutes les entreprises qui avaient une vision suffisante du domaine pour tenter d’y innover et a circonscrit le débat entre une administration bien incapable d’inventer le bouquet de services Web 2.0 nécessaire et les grosses SSII qui attendaient qu’on leur fournisse un cahier des charges. Le DMP n’existera pas tant qu’il conservera ses caractéristiques létales d’enfermement technocratique. Ce travers semble également connu aux Etats-Unis, puisque Price B. Floyd (Principal Deputy Assistant Secretary of Defense for Public Affairs) vient d’affirmer au Gov 2.0 Summit : "It would have taken the government till 2025 to build twitter. It would take years just to do the RFPs."

A l’opposé, le concept de « gouvernement invisible » est très séduisant : l’état pourrait financer des composants de facilitation (sorte de système d’exploitation sur lequel se lancent les applications logicielles) et fournir ainsi aux entrepreneurs un substrat favorable. Il serait très utile, par exemple, de disposer d’outils de localisation afin de produire aisément des services multilingues. On peut également imaginer l’investissement stratégique dans des composants de gestion des connaissances susceptibles de donner aux services européens une génération d’avance.

Il existe probablement beaucoup d’autres pistes à explorer mais les solutions seront toutes subtiles et nécessiteront une authentique vision de l’avenir du domaine… et c’est bien ce qui explique, au sein de ce séminaire, que les propositions en terme de logiciels et services aient été si faibles face à une table ronde « infrastructure et réseaux » dont les membres font des propositions simples à comprendre, puisque 70% de l’effort est constitué de travaux de BTP.

Le danger est bien grand que nos autoroutes de l’information flambant neuves soient principalement empruntées par les services américains et que la Belle époque convoitée ne reste qu’un rêve lointain. Après tout, les américains affichent ouvertement leur volonté de créer un monde 2.0 ("How Twitter will change the way we live" annonçait la revue Time en juin) et la question principale est peut-être de savoir si la France, qui a eu cette prétention pendant des siècles, reste capable d’ambition.

Pour revenir au sujet du séminaire, il resterait beaucoup de travail avant d’espérer dégager des propositions suffisamment concrètes pour être candidates au Grand emprunt ; le séminaire aura au moins eu le mérite de permettre d’en faire le constat.

Revolution 2.0

Monday, September 7th, 2009

It is never that easy to describe what 2.0 is really about, probably because, with this 2.0 flavor, the web has become a place of “nature like” complexity. The way it will change the world can, however, be pretty well described in a single sentence: leverage the wisdom of crowds thanks to open good enough systems.

Much has already been said about the wisdom of crowds, Tim O’Reilly’s platform of government probably being the most ambitious project so far.

A great text from Robert Capps at Wired demonstrates the success of good enough systems… meaning good enough for sharing efficiently inside the network.

Open source is probably the perfect glue to link both concepts. Open source systems are born from the wisdom of crowds (and actually one of the best evidence of it) and are usually build according to the “good enough” principle. Besides, they are easy to distribute, and a perfect education support. No surprise open sources concepts are spreading, even in areas that seemed reserved to big industry like cameras or biology.

Lomo

Saturday, September 5th, 2009

Could you imagine that what’s really hype in photography is analogue and originates from Soviet Union?

Probably not… so, discover the Ten Golden Rules on Lomography:

  1. Take your camera everywhere you go.
  2. Use it any time – day and night.
  3. Lomography is not an interference in your life, but part of it.
  4. Try the shot from the hip.
  5. Approach the objects of your Lomographic desire as close as possible.
  6. Don’t think. (William Firebrace)
  7. Be fast.
  8. You don’t have to know beforehand what you captured on film.
  9. Afterwards either.
  10. Don’t worry about any rules.

Not convinced? See the 10 rules applied to visiting Paris. My favorites:




Institut du Monde Arabe by Dr. z0live




Palais Royal by Mademoiselle Monique

http://www.lomography.com

Dilbert as HL7v3 instigator

Wednesday, September 2nd, 2009

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