Archive for the ‘Français’ Category

L’Hermione sur le chemin du retour

Monday, July 20th, 2015

L’Hermione a quitté dimanche Lunenburg, au Canada, sa dernière étape sur la côte est du continent américain.

Cap au nord est, avec une première escale française à Saint-Pierre-et-Miquelon…

… puis route directe sur Brest, où elle doit arriver le 10 août et rester amarrée sur le quai Malbert du 11 au 16 août.

Ensuite Bordeaux, puis retour à Rochefort, son port d’attache, le 29 août.

Fukuyama et la France

Sunday, July 19th, 2015

En 1996, je consacrais un chapitre de mon livre Trust: The Social Virtues and the Creation of Prosperity au fait que le rôle central de l’État en France empêche l’émergence d’une société civile puissante, capable de produire de la confiance entre des parties prenantes indépendantes et responsables. Ce n’est pas nouveau, Tocqueville, dans L’Ancien Régime et la Révolution, décrit un secteur privé très faible, sans cesse tourné vers l’État pour résoudre ses problèmes. Et cette attitude, dans une certaine mesure, perdure.

Extrait d’une interview de Francis Fukuyama (@FukuyamaFrancis) dans l’Expansion de Juillet-Août 2015

À table !

Friday, June 12th, 2015

Vous êtes dans un avion.

La pression de la cabine vous pousse à somnoler.

Vous entrez peu à peu dans un éveil paradoxal ; pour quelques minutes seulement.

La création d'un monde commence souvent avec un monde préexistant.

Celui que vous survolez ou que vous allez survoler en est un.

La création des mondes telle que nous la connaissons commence-t-elle toujours avec des mondes préexistants ? Décrire ce qui a été décrit ?

Réalité et fiction sont un couple d'arbres qui grandissent ensemble, entrelacés, chacun soutenant et portant l'autre. Une sorte de transfert de force s'opère comme l'enchevêtrement de câbles d'acier entre les deux piles d'un pont. L'impression qui en sort est celle d'un soutien réciproque, d'une symbiose, dans laquelle les choses sont données et reçues, animant toujours le monde dans sa forme de verbe.

Nous vivons en quelque sorte dans un moment du temps où nous devrions être hystériques, mais nous ne le sommes pas, parce que nous n'imaginons pas ce qui se passe.

Nous ne saisissons que des fragments de données.

Il y a des gens. Il y a des histoires. Les gens pensent qu'ils donnent forme aux histoires, mais l'inverse est souvent plus proche de la vérité.

À table !

Nous avons bien des « instants CNN », et à cet instant nous avons vraiment le sentiment d'être dans l'instant présent. Puis, en un clin d'œil, nous retournons à la position qui a toujours été la nôtre.

Nous ne savons pas ce qui va triompher de l'individu ou de la foule.

Il y a cette idée des octaves et de la musique, cette idée que le monde est fondé sur des vibrations et des sons. Les huit dimensions que composent les octaves forment une unité que l'on appelle le royaume dimensionnel. Chaque dimension est une note prise sur une échelle indéfinie, mais les huit forment un espace clos, une impression de complétude à l'intérieur de l'infini sans limite.

Il y a quelques années on a fait la preuve de l'existence des mondes possibles.

Vive le multivers.

Vous ne survolez qu'un de ces mondes !


Texte de Philippe Parreno pour Air France Magazine

Ride Béret Baguette

Saturday, June 6th, 2015

Le Ride béret baguette, French jusqu’au bout des ongles qui griffent le guidon.

470

Friday, May 29th, 2015

Great picture of Camille Lecointre and Hélène Defrance during the Sailing world cup in Hyères.

No doubt foiling catamarans are the future, but the 470 remains a magical boat around three buoys.

Superbe image de Camille Lecointre et Hélène Defrance lors de la Sailing world cup à Hyères.

Même si les catamarans à foils sont probablement l’avenir de la voile légère, le 470 reste un bateau magique entre trois bouées.

Maia Flore

Monday, May 25th, 2015

Maia Flore met en scène sa rousseur avec une poésie à la fois douce et délicatement dérangeante.



Logique et Calcul par Jean-Paul Delahaye

Sunday, January 18th, 2015

Les articles de la rubrique "Logique et calcul" de Jean-Paul Delahaye publiés dans le journal Pour la science sont disponibles pour la période 1991-2013 : http://www.lifl.fr/~delahaye/pls/

Où est Charlie

Wednesday, January 14th, 2015

Tine  explique que Charlie Hebdo, épuisé dans tous les points de vente en France, va finalement tirer à 5 millions d’exemplaires.

Mais encore faut-il se souvenir comment fonctionne ce truc !

Charlie after Delacroix

Friday, January 9th, 2015

Gary Barker (@Barkercartoons), Illustrator and political cartoonist for the Times, Guardian & Tribune

Plantu (@plantu), Illustrator for Le Monde and L’Express

Charlie

Wednesday, January 7th, 2015

 

 

Cocorico

Thursday, January 1st, 2015

Deux textes optimistes pour bien commencer l’année :

Outils de gestion de sites

Monday, December 29th, 2014

7 outils gratuits et open source utiles au SEO

D’après un article du Journal du Net en collaboration avec Jean-Benoît Moingt.

  1. Serposcope est un outil de suivi de mots clés en PHP, à s’installer sur son ordinateur ou chez un hébergeur.
     
    Le commentaire de Jean-Benoît Moingt : "Complet, Serposcope propose un gestionnaire de proxies et la résolution de captchas. Utile, car Google peut essayer de bloquer ce genre d’outils. Serposcope est également l’un des rares outils de suivi de positions à gérer le paramètre “uule” permettant de simuler des recherches géolocalisées.Toutes les données récupérées sont stockées dans une base MySQL, ce qui permet de la récupérer facilement."
  2. A la fois utile pour crawler et indexer, Mnogosearch est un logiciel venant de Russie et développé en C++.
     
    Le commentaire de Jean-Benoît Moingt : "C’est surtout sa fonctionnalité de crawler qui va intéresser en SEO. Balises à récupérer, vitesse, maillage interne, respect ou non du robots.txt : un crawl Mnogosearch est 100% customisable. Contrairement à la plupart des crawlers SEO, Mnogosearch sait gérer de très grosses volumétries. Un site de 10 millions de pages ne lui fera pas peur ! Seul inconvénient, il ne faudra pas avoir peur de travailler en ligne de commande, car Mnogosearch ne propose pas d’interface graphique."
  3. Disponible depuis déjà 7 ans, SEO Soft est également un logiciel de suivi de positions de mots clés.
     
    Le commentaire de Jean-Benoît Moingt : "Contrairement à Serposcope, il s’agit d’un logiciel du bureau, qui sera donc facilement installable par les plus néophytes. Très simple d’utilisation, SEO Soft est parfait pour suivre quotidiennement l’évolution de quelques dizaines de mots clés. SEO Soft ne permettant pas l’utilisation de proxies, il n’est cependant pas adapté à des interrogations massives."
  4. WatussiBox Free est un outil d’analyse du comportement du robot d’indexation Googlebot.
     
    Le commentaire de Jean-Benoît Moingt (qui a développé l’outil) : "Cet outil permet de voir les fréquences de passage de Googlebot, les pages en erreurs, les pages nouvellement découvertes… WatussiBox Free peut directement se brancher à votre serveur Apache (sur un serveur dédié) ou fonctionner grâce à un tracker PHP (sur un hébergement mutualisé)."
  5. Disponible sur Github, SEOstats permet d’obtenir une grande partie des informations utiles au SEO.
     
    Le commentaire de Jean-Benoît Moingt : "SEOstats est une librairie PHP incontournable pour ceux qui développent leurs propres outils SEO. SEOstats propose en effet de nombreuses fonctions qui permettent de gagner un temps précieux : récupération du PageRank d’une page, du nombre de pages indexées, résultats de SERPs… SEOstats permet également de récupérer des données d’Alexa, de SEMrush, de Mozscape… Un must !"
  6. La page officielle dédiée au projet Kibana annonce clairement son objectif : “donner du sens à une montagne de logs”.
     
    Le commentaire de Jean-Benoît Moingt : "Son utilisation dépasse très largement le petit monde du SEO, mais Kibana est un outil incroyable pour se créer des dashboards. Kibana récupère et croise tous les flux de données que vous lui donnerez à manger : visites, crawl, clics, ventes, géolocalisation… Kibana vous permet ensuite de créer vos KPIs et de choisir la visualisation la plus adaptée. Il ne vous reste plus qu’à afficher votre dashboard sur un écran et de suivre l’évolution en temps réel !"
  7. Piwik est un outil de Web Analytics, comme Google Analytics, mais open source (lire le zoom sur cet outil).
     
    Le commentaire de Jean-Benoît Moingt : "Outre les avantages en termes de vie privée (aucun tiers ne récupère vos données), le fait d’avoir une information stockée dans une base de données facilement interrogeable est un plus indéniable pour Piwik. Vous pouvez ainsi facilement créer des indicateurs du type ‘articles les plus lus aujourd’hui’, ’23 personnes regardent ce produit actuellement’… Piwik est sans doute le seul outil de web analyse à permettre une visualisation qui tient la route depuis un mobile, le dashboard étant en responsive design. Il faudra cependant avoir une grosse base de données à disposition, le volume de données stockées prenant rapidement beaucoup de place."

5 outils pour auditer un site web

D’après un autre article du Journal du Net.

  1. Xenu “Link Sleuth” est un logiciel (à installer sur PC) conçu pour réaliser le scan détaillé d’un site afin de détecter de manière assez exhaustive ses éventuels problèmes et surtout ses liens cassés. L’outil peut aussi analyser les liens JavaScript.
     
    Il va ensuite faire remonter des erreurs comme les 404, mais aussi les redirections 301 ou 302. Les problèmes de DNS, de contenu dupliqué ou de temps de chargement peuvent aussi apparaître, entre bien d’autres indicateurs à prendre en compte pour optimiser l’indexation d’un site. L’outil peut analyser des sites en local, ou ceux sécurisés via SSL. Cerise sur le gâteau : il est totalement gratuit.
  2. Autre outil gratuit d’audit SEO, également à installer sur un PC, LinkExaminer va parcourir une page donnée, et surtout ses liens afin de faire remonter leurs caractéristiques : liens pointant vers l’extérieur ou l’intérieur du site, nofollow, codes d’erreur associés (301, 404…), mais aussi temps d’accès, dates de modification, poids et profondeur des pages.
     
    Il est aussi possible de savoir si les URLs listées sont visées par le robot.txt, ou si les liens ou pages sont générés de manière dynamique. Une colonne baptisée SEO donne également quelques conseils (Title trop long, meta description manquante). Les exports en fichier .csv sont possibles, mais, comme pour Xenu, l’outil peut avoir du mal à parcourir des sites de grande dimension.
  3. Disponible pour Mac et PC, Screaming Frog va aussi analyser un site, ses liens, images, CSS et scripts pour en ressortir des indicateurs utiles à l’indexation et au SEO.
     
    Au-delà des erreurs HTTP de type 3xx, 4xx et 5xx, l’outil va également faire remonter les balises Title, H1 ou H2 manquantes, dupliquées ou trop longues. L’ancre des liens rencontrés est précisée, tout comme leur caractère dofollow ou non. Il est aussi possible de changer l’user agent afin de parcourir le site comme le feraient les robots de Google ou Bing.
     
    Le logiciel est disponible gratuitement, mais certaines options (nombre d’URLs analysées illimitées, crawls précédents sauvegardés, analyse plus fine de code source) nécessitent une licence payante.
  4. Dans sa suite SeeURank, le français Yooda propose de nombreuses fonctionnalités pour auditer un site : analyse des liens cassés, des balises HTML dupliquées, de l’éloignement par rapport à la page d’accueil, liste des ancres… SeeURank fait aussi ressortir les mots clés de la page et du site, et leur densité. La suite, payante, ne se limite cependant pas à l’analyse des critères on-page, mais propose d’analyser les backlinks ou de suivre les positions dans les moteurs.
     
    Yooda vient tout juste de lancer ses Webtools facturant à l’usage certaines fonctionnalités, comme la suggestion de mots clés et l’analyse de la visibilité de la concurrence.
  5. La suite Advanced Web Ranking, ou “AWR”, propose plusieurs fonctionnalités d’analyse des critères on-page utiles au SEO. Son module “Website Auditor” fait ainsi remonter les erreurs 3xx 4xx ou 5xx, les balises Title dupliquées, ou vides, mais aussi le nombre de liens internes et externes, nofollow ou non, ainsi que le nombre de fois que la page a été partagée sur Facebook, Twitter ou Google+. L’analyse de mots clés est aussi au rendez-vous.
     
    Toutes ces fonctionnalités sont présentes dans la version payante Entreprise de la suite, qui ne se limite pas à l’analyse des éléments sur site (Web Analytics, analyse de positions, des mots clés et des backlinks). La version standard, qui peut être gratuite, se limite à un audit SEO on page moins exhaustif.

Les Mots en l’air

Sunday, December 14th, 2014

Les mots qu’on lance vers les étoiles ne sont pas toujours des paroles en l’air. Jongler avec les mots n’est pas donné à tout le monde. Il faut faire preuve d’habileté, de souplesse, de virtuosité. Un mot qui tombe mal ou qui tombe à côté ou que vous recevez, comme ça, en pleine poitrine, alors que vous ne vous y attendiez pas, peut faire des dégâts, il peut être blessant. Et je ne vous dis rien des séquelles et des traumatismes pendant des mois, des années. Combien d’estropiés du cœur après des collisions verbales. Il ne faut jamais l’oublier : les mots sont dangereux. Ils doivent être maniés avec infiniment de précaution.

Les mots qu’on envoie en l’air ont besoin de souffle et d’inspiration. Il existe des mots lourds de sens, mais qui surtout pèsent des tonnes. Tournez les pages de votre quotidien, faites défiler les actualités sur votre tablette. C’est fou comme les journaux sont remplis de déclarations, de proclamations, de promesses, de décrets, de divulgations, de révélations…

Mais les mots en l’air quand ils sont vifs comme des cabris, vaporeux comme des elfes, légers comme de la chantilly, sont des bouffées de fraîcheur qui longtemps voltigent comme des feuilles d’automne sous le préau de notre conscience.

« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant. Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes. Dans l’eau de la claire fontaine elle se baignait toute nue. Y’a d’la joie ! J’en ai tant vu qui s’en allèrent ils ne demandaient que du feu. Je chante un baiser »…

Dans quelques années, dans quelques mois, dans quelques jours, enfin, tout de suite, là, dans quelques instants, nous aurons oublié les mots qui aujourd’hui font les importants, qui se poussent du col, qui jouent les gros bras et longtemps nous seront reconnaissants à Paul Verlaine, à Henri Calet, à Georges Brassens, à Charles Trenet, à Louis Aragon, à Alain Souchon, à tant d’autres, d’être de si fidèles compagnons qui ont su suspendre en apesanteur les mots de la mémoire et de la consolation.

François Morel

Léa et ses capteurs : une journée en l’an 20..

Friday, November 21st, 2014

L’harassante journée de Léa ne s’était achevée que tard hier lors du barbecue réunissant les employés du « campus » surplombant la Baie de San Francisco. Cela n’avait rien d’exceptionnel depuis qu’elle avait rejoint, suite au rachat de sa start-up, les équipes de la plus importante entreprise technologique du monde. En 5 ans à peine, l’entreprise avait supplanté Google, Facebook et consorts dans le cœur des utilisateurs comme des analystes financiers. Pourtant, le réveil de Léa se fait en douceur, comme tous les jours depuis qu’elle utilise le prototype de lecteur d’ondes cérébrales de l’entreprise. L’appareil est tellement simple qu’il parait magique : il suffit de faire adhérer deux carrés souples de la taille d’un ongle sur les tempes, sans aucune gêne pour elle pendant la nuit, et les données sont transmises au bracelet et à sa tablette transparente dernier cri. Le bracelet s’est mis à vibrer doucement au moment idéal pour assurer un réveil pendant une phase de sommeil léger, et a transmis l’information à la tablette, qui se charge d’augmenter la luminosité, de régler la climatisation, de lancer la cafetière… et de publier l’information sur le service de réseau social de l’entreprise. Dans le même temps, les rendez-vous de son agenda sont mis à jour pour tenir compte des 15 minutes de sommeil qu’elle a économisées cette nuit-là…

Pendant le petit déjeuner, Léa vérifie distraitement ses PKPI (personal key performance indicators). Léa essaye de consulter régulièrement ces calculs issus d’algorithmes sophistiqués (et obscurs) et chargés d’optimiser automatique ment à la fois sa motivation et sa forme physique, adoptant ainsi pour sa vie personnelle, la vision de l’entreprise : « on ne peut pas améliorer ce qu’on ne peut pas mesurer, on ne changera pas ce qu’on peut cacher »… Et Léa reconnait que cela fonctionne : depuis un mois, elle s’est déjà surprise plusieurs fois à reposer un soda dans son frigo, sachant que tout le monde aurait connaissance de ce petit écart… Elle a d’ailleurs perdu 2 kilos depuis que le bracelet et d’autres capteurs mesurent ainsi sa vie, non pas qu’elle l’ait voulue activement ou qu’elle pensait en avoir besoin… mais elle a reçu de nombreuses félicitations alors ! Aujourd’hui, son coach numérique lui recommande d’ailleurs 13150 pas dans la journée et pas plus de 1850 calories… Après l’avoir félicité pour les 11824 pas de la veille, en hausse de 1,2 % par rapport à la semaine précédente qui était elle-même la seconde meilleure semaine de Léa depuis qu’elle a adhéré au programme de « santé active » de son employeur. Léa boit son café du matin (dont les teneurs en caféine, sucre et calories sont mesurées automatiquement par la tasse portant le logo de l’entreprise) tout en regardant d’un air absent l’avalanche de statistiques et de dataviz sur sa tablette. Elle ne peut cependant échapper à la plus visible : une augmentation de 2,4 % par jour du nombre de calories quotidiennes ingérées depuis le début du mois. Cette croissance est certes corrélée à la baisse de 3°C de la température moyenne extérieure relevée par sa station météo d’appartement et celle de sa voiture, mais les chiffres révèlent une corrélation plus nette encore avec une hausse de 1,3 % de son poids et de 0,8 % de la proportion de masse grasse de son corps relevées par la balance connectée de la salle de bain. Refrénant l’envie de pulvériser cette moucharde, Léa soupire en lisant les recommandations au ton ouvertement positif et motivant du coach virtuel de l’application ActivHealth, qui recommande une modification de régime alimentaire et une hausse importante de 10 % des objectifs quotidiens du nombre de pas à forte intensité pour contrecarrer cette pente jugée funeste. En réalité, le coach virtuel annonce sur un ton triomphant qu’il avait intégré cette hausse de sa propre initiative dans les objectifs de la veille et que son poids a déjà baissé de 0,3 % (un miraculeux 180 grammes de perdu, calcule rapidement Léa en finissant sa tasse). D’un soupir elle se rend également compte sur l’écran que l’analyse « humeur et stress » de sa journée de la veille a déjà provoqué des commentaires inquiets de certains collègues et de son manager « ça n’est pas grave, je te connais, tu ne resteras pas longtemps dans les 10 % d’employés ayant la moins bonne humeur du département »… Léa est plus étonnée de voir un message de la responsable « wellness analytics » de sa direction qui lui rappelle qu’un excès de stress peut conduire à une dégradation de la santé et qu’elle doit faire attention à elle…

Léa se rend compte que le ton de ce dernier message, tout en compassion, est en fait tout sauf anodin. Tout cela peut avoir des conséquences sur son assurance santé, ActivHealth étant partie intégrante des services financés par l’entreprise. Celle-ci a certes l’une des politiques en ce domaine parmi les plus généreuses des États-Unis, mais cette politique n’existe qu’en contrepartie de l’adhésion aux valeurs de « transparence et de responsabilisation » d’ActivHealth. Le contrat « Wellness » de son entreprise permet en effet aux algorithmes de l’assureur (dont le géant des technologies est devenu le plus gros fournisseur de données et de solutions technologiques cette année…) de suivre les résultats de ses capteurs corporels. Ce n’est pas vraiment obligatoire, mais… l’assurance est bien moins coûteuse quand on consent « librement » à un tel partage. « Il va falloir faire descendre ce niveau de stress, même artificiellement » se dit Léa en songeant aux stratagèmes qu’elle pourrait employer pour tromper les capteurs. Au début des contrats d’assurance de ce type, c’était d’ailleurs un jeu très répandu : les employés accrochaient leur podomètre au collier de leur chien pour augmenter le nombre de pas parcourus par jour, par exemple. Les labradors de tout le pays étaient ravis, mais les assureurs se sont rapidement rendus compte de la faille… en croisant ces données avec celles issues de leurs bases d’assurance pour « animaux de compagnie ». Cela a permis à l’employeur de Léa d’entrer sur ce marché en leur fournissant un algorithme capable de distinguer les pas humains de ceux des animaux… Il parait que certains cadres aisés d’entreprise payent des gens pour porter leurs capteurs le temps d’un footing,… mais c’est évidemment impossible pour un utilisateur identifié en permanence par ses objets connectés… D’autant que les dernières améliorations de l’algorithme de reconnaissance des pas devraient lui permettre de vérifier la cohérence de réalisation d’un pas en fonction des caractéristiques du porteur des capteurs (sexe, taille, poids, âge,…). « Je peux toujours me forcer à sourire un peu plus au bureau, les caméras ne manqueront pas de le détecter… » Perdue dans ces pensées, Léa tend machinalement la main vers un autre gâteau, mais son bracelet vibre doucement à l’approche de la puce sans-contact de l’emballage pour l’en dissuader. Elle change d’avis sans même y penser. Quelle chance de ne plus avoir à faire d’efforts pour être exemplaire et raisonnable !

Arrivée sur l’immense campus ensoleillé qui accueille son bureau, alors qu’elle appuie sur le bouton de l’ascenseur, son bracelet vibre. Sur l’écran « Et si vous preniez l’escalier ? ». Après un déjeuner calibré sur son nouvel objectif nutritionnel (et incluant un accompagnement à la carotte : son bracelet a détecté dans son sang une carence en vitamine A), Léa se replonge dans son travail avec intensité tout l’après-midi. Petite vibration : « Vous êtes stressée, faites donc une pause. » Elle retrouve le sourire. Brièvement. Encore une vibration. Fin de la pause. La fin de journée approche, et Léa se rend compte à 17h qu’un espace dans son agenda a été bloqué par ActivHealth et que, si elle le souhaite, 37 % des machines de la salle de gym sont actuellement libres…

Après sa séance de sport (qui lui vaut de voir sur son bracelet un message de félicitation enthousiaste de la responsable Wellness de son pôle), Léa découvre sur son bureau un paquet. Son chef l’attend à côté. « Bonsoir Léa. Tes chiffres de stress sont meilleurs aujourd’hui, cela me rassure. Et cette séance de sport était une bonne idée, tu seras encore plus sereine demain je parie ! Tu seras rapidement revenue dans les 10 % les moins stressés de l’équipe. Tu sais à quel point le bien-être de chacun est important pour nous… D’ailleurs, nous t’avons choisie pour tester le nouveau prototype du bracelet du programme ActivHealth. On se voit à la collecte de fonds pour le Bangladesh tout à l’heure ? Tu n’as pas encore répondu à l’invitation mais toute l’équipe sera là, on compte sur toi ! » Léa acquiesce tout en découvrant le magnifique nouveau bracelet : l’écran est souple et entièrement transparent. Le bracelet ne pèse que quelques grammes. Pourtant il sera entièrement gratuit d’après ce qu’elle comprend à partir du moment où les utilisateurs acceptent de partager leurs données avec des partenaires de l’entreprise, tout comme ils le font avec leur cercle d’amis, finalement !

Une fois chez elle, Léa s’accorde quelques minutes devant un film sur son écran mural. Pendant les pubs, elle se lève pour aller à la salle de bains. Son capteur vibre très légèrement : « Nous aimerions avoir votre avis sur les publicités en cours de diffusion. Vous obtiendrez des points et des promotions personnalisés ! Restez devant la caméra de votre écran pour accepter. » Elle ignore le rappel à l’ordre. Le bracelet se met à vibrer un peu plus fort…


Cette histoire occupe les pages 8 et 9 du Cahier de la CNIL Le corps, nouvel objet connecté, du quantified self à la m-Santé : les nouveaux territoires de la mise en données du monde, avec le texte introductif ci-dessous :

À quoi pourrait ressembler une journée type d’un adepte du quantified self dans un futur proche ? Nous nous sommes amusés à imaginer la journée de Léa, salariée d’une grande entreprise de technologies installée en Californie. Ce texte s’inspire de lectures évoquant ce quotidien, en particulier du roman dystopique publié en octobre 2013 par Dave Eggers, « The Circle » (Editions Mc Sweeney’s, 2014), une entreprise inventée devenue la compagnie technologique la plus puissante du monde après le succès de TruYou, un outil de présence numérique d’un individu, au travers d’une seule authentification… et d’une seule identité. Dorénavant, fort de son succès, The Circle peut mener à bien tous ses projets d’amélioration du monde par la technologie, même les plus fous.

Prévention 2.0

Wednesday, November 19th, 2014

Dans le cadre de ses conférences Doctors 2.0 & You, Denise Silber organisait ce 19 novembre une matinale « prévention 2.0 » (sur Twitter, hashtag #doctors20).

Denise est une excellente professionnelle du 2.0 en santé ; elle connait le domaine et ses acteurs sur le bout des ongles, et possède un recul international remarquable. Les événements qu’elle organise représentent toujours pour moi une photographie très intéressante du domaine. Comme toute photographie, c’est une vision instantanée et orientée selon un point de vue précis, et nécessairement partial ; mais l’important est qu’elle donne à penser sur ce qui y apparait, et éventuellement ce qui manque, ou semble volontairement laissé dans l’ombre.

Ce qui est visible dans le paysage, c’est que la prévention 2.0 intéresse les assureurs (nous étions reçus dans les locaux d’Axa), les laboratoires pharmaceutiques et autres industriels du secteur médical, les startups et « les gens ». Et pour des raisons très diverses…

On imagine que l’assureur s’intéresse à la prévention pour promouvoir une attitude qui diminue le risque, et donc le coût. Mais c’est une équation qui a quelques inconnues cachées, puisque, en la poussant aux limites, on constate qu’en absence de risque, il n’y a, de façon évidente, plus besoin d’assurance.
Le volet le plus évident dans la démarche présentée par Axa est celui de la communication institutionnelle sur le mode du partenariat pour une vie plus saine. La démarche est alors fortement descendante, avec des films publicitaires dont le seul ressort 2.0 est la capacité de diffusion virale. J’avoue avoir été atterré par le film « Jumping salade » dont l’inspiration « 118 – 218 » vise plus à insérer de force le slogan « Manger salade, jamais malade » dans la tête des internautes que de créer du sens en groupe.

On retrouve d’ailleurs cet aspect grossièrement 1.0 dans le clip « La minute blonde pour l’Alerte Jaune » de l’Association Maladies Foie Enfants (AMFE) où le message est artificiellement « viralisé » par un mélange d’humour, de ridicule et de sexe. On note heureusement que, dans les deux cas, aucun chaton n’a été mêlé à la démarche. Dans le cas de l’AMFE, il ne s’agit pas de prévention, mais de dépistage précoce et on peut se demander si une maladie rare, comme l’atrésie des voies biliaires (AVB), dont l’incidence est de 1/18 000 naissances vivantes en Europe justifie le recours à de tels moyens. Je me garderais bien de dire que la mobilisation de l’AFME est injustifiée, mais généraliser une démarche qui consisterait à faire d’autant plus de buzz que la maladie est rare – puisque, justement, plus elle est rare et plus il faut marquer les esprits, au risque qu’ils n’y pensent pas – ne serait pas de la prévention mais de la paranoïa sociétale.

Le laboratoire Expanscience, à l’origine du site Arthrocoach, a indiqué clairement sa démarche : confronté aux aléas de remboursement de sa molécule phare dans un de ses domaines de prédilection, le laboratoire axe sa stratégie sur les services.

Pour terminer le tour de table par des startups, citons UmanLife qui propose un produit à mi-chemin entre le carnet de santé électronique et le tableau de bord orienté coaching, SmartSanté qui travaille à qualifier puis prendre en charge le risque cardiovasculaire et enfin FeetMe qui développe une semelle connectée destinée à palier la perte de sensibilité du pied diabétique.

Les questions posées ont principalement évoqué la pertinence de la démarche. UmanLife propose de vous coacher en fonction des données recueillies par vos objets connectés, mais sont-ils précis, voire même simplement étalonnés ? Le mécanisme « Noël sous le sapin, Pâques sur le BonCoin » qui caractérise la plupart des objets connectés (dont une étude a montré que 30% étaient abandonnés dans les six premiers mois) s’applique-t-elle également à ces sites de coaching qui adoreraient transformer votre « quantified self » en un « modified self » à leur convenance ?

Mon opinion de longue date est que le marché du bien être sera mécaniquement éclaté en autant de services qu’il existe d’objets connectés et de maladies. On sent bien la tyrannie de l’action (comment se fait-il qu’en 2014… ?) couplée à l’attracteur massif du produit high-tech.

Par ailleurs, le terme à la mode est incontestablement « coaching ». La mécanique de ceux qui vous veulent du bien est de déterminer votre profil (au sens de leur vision propre issue d’un besoin d’action ou de l’existence d’un objet), puis de vous faire abandonner vos mauvaises habitudes au profit d’un comportement vertueux.

Le problème de cette démarche est double :

Tout d’abord, le chemin qui consiste à partir de mesures ou d’évaluations pour déterminer des facteurs de risques n’est jamais simple (par exemple, un facteur de risque comme « activité sexuelle précoce » dans le cadre du cancer du col ne se déduit pas mécaniquement d’informations chiffrées). Ensuite, l’établissement d’une conduite à tenir personnalisée à partir d’un ensemble de facteurs de risques est, dans le cas général, un exercice très difficile et, même dans de nombreux cas simples, ne peut se faire dans le cadre d’une validation scientifique car les recommandations médicales ne sont pas conçues pour ça, font l’objet de compromis obscurs entre experts et n’évoluent pas assez vite. La tendance est alors à définir quelques profils types et à étiqueter l’utilisateur à gros traits.
Mais il est bien difficile de converger vers une démarche holistique et personnalisée en partant d’une approche spécialisée et basée sur l’outil.

Ensuite, il y a souvent confusion entre réseaux et communautés. C’est une évidence que j’ai découvert récemment lors d’échanges avec Nilofer Merchant : les réseaux, comme l’entreprise, l’assureur, l’industriel n’ont rien à voir avec les communautés, comme vos amis d’enfance, de sport ou d’université. Il y a des fonctions de conduite du changement qui sont pertinentes dans le cadre « chaud » d’une communauté et qui deviennent artificielles, voir même néfastes, dans le cadre froid de réseaux. Les incitateurs humains, comme ce défit d’une communauté à faire le semi-marathon de Paris raconté par Béate Bartès lors de la matinale, peuvent vous faire déplacer les montagnes ; les indicateurs de « bonne conduite » qui vous permettent de diminuer une prime d’assurance sont autant de défis stériles à tromper le système (lire Léa et ses capteurs : une journée en l’an 20..").
C’est tout l’écart entre l’émulation de l’entourage du 2.0 et la norme venue d’en haut, qu’on raille désormais sous le sobriquet 1.0.

Beaucoup de chemin à parcourir, donc, mais c’est plutôt enthousiasmant et il est bien précieux que des événements comme cette matinale Prévention 2.0 permettent d’en faire le bilan.

Référentiel

Saturday, October 18th, 2014

Le voyageur, par définition, se déplace dans l’univers. Du moins c’est la vision copernicienne à laquelle on croit, au début. Mais quand on voyage, on découvre que c’est tout le contraire, et que l’on est bien au centre de l’univers, comme dans une cosmogonie antique.

Le voyageur reste sur place, avec ses mélodies intérieures, son ordinateur itinérant, son téléphone porteur de données chéries, ses amis dans sa tête et son piano dans son ventre, comme dans une chanson de Tachan. Le voyageur reste au centre du monde, mais c’est le monde tout entier qui se déplace et tourne autour de lui, comme dans un dessin animé de Miyazaki.

Voyager, ce n’est pas se précipiter vers un objectif ou un refuge ; c’est s’arrêter et se rendre perméable à l’environnement changeant comme un ciel orageux, c’est retirer son parapluie et laisser pleuvoir en soi, comme dans une maison sans toit.

Et par la même occasion créer une belle aventure, pleine de changements de points de vue comme une théorie relativiste, pleine de hasards productifs comme une mécanique quantique.

Lire un livre, écouter un concerto ou décrypter une preuve mathématique, c’est faire un voyage ; mais faire un voyage, c’est écrire un livre, avec ses actes et ses paroles.

On choisit (ou pas, d’ailleurs) une destination, une période, et voilà le sujet esquissé et les principales parties mises en place ; puis ce sont les chapitres qui se rédigent, les rebondissements, les anecdotes, les détails qui rendront le tout plus vrai que nature. Au cours du voyage on dialogue avec l’environnement, on modifie le scénario, on improvise, on fait disparaître un protagoniste dont on s’est lassé, comme dans un roman de Conan Doyle.

Le voyage qui s’impose à vous par la volonté des éléments et du hasard, c’est le roman qui s’impose à l’écrivain, c’est le cri qui s’impose au poète, comme dans une page d’Aragon.

On ressort du voyage apaisé, plus léger de quelques cris, et plus riche de quelques étoiles rencontrées au passage, comme dans une bande dessinée de Baudoin.

Cédric Villani, médaille Fields 2010.

Les règles de la maison

Monday, August 4th, 2014

Refonder le système de santé

Thursday, July 10th, 2014

Semaine faste pour le changement.

Aujourd’hui, Frédéric Bizard présentait ses 40 propositions pour réformer le système de santé français.

Beau travail qui détaille avec pertinence les cinq piliers d’un système cible : l’organisation, la gouvernance, le financement, les modes de paiement et les comportements individuels et déterminants sociaux.

Frédéric Bizard a malheureusement géré son temps de façon imparfaite (difficile de lui lancer la première pierre…), insistant sur les points techniques initiaux qui asseyent la crédibilité du modèle proposé, mais passant ensuite à marche forcée sur la partie cruciale des évolutions sociétales.

Il est bien difficile d’imaginer les retombées de ce travail. Frédéric Bizard démontre de façon aussi convaincante les aberrations du système que la persistance du pilotage qui les a créées. Peut-on imaginer qu’un modèle dont la pertinence tient dans son approche globale – et n’a pas d’intérêt en tant qu’évolution cosmétique de l’existant – soit jamais adopté dans sa pureté originelle ? Imaginerait-on Frédéric Bizard ministre heureux ?

Lorsque j’ai interrogé Frédéric Bizard sur le sujet, il m’a répondu qu’il fallait croire au changement. Je me souviens maintenant qu’il a, dans les premières minutes de sa présentation, évoqué la Petite Poucette de Michel Serres. Pour être moi-même adepte de ce superbe penseur, je garde en tête la prédiction que Petite Poucette prendra le pouvoir à trente ans. Malheureusement nous ne connaissons pas l’âge de la belle enfant, et nous ne savons donc pas combien de temps nous devrons nous contenter de « croire au changement ».

Un des éléments qui a particulièrement éveillé mon attention dans le discours de Frédéric Bizard est son insistance sur la perte de confiance qui s’est installée entre chacun des acteurs du système actuel, et l’importance de rétablir cette confiance par une nouvelle répartition des rôles dans la prise de décision.

C’est un sujet que Dominique Lehalle a superbement traité dans son éditorial titré « Un cas d’école » du dernier numéro de DSIH. C’est probablement un texte qu’il faudra lire pour se mettre en appétit avant d’attaquer les 40 propositions !

L’autre bel objet de cette semaine est le Livre blanc de la NHS The new era of thinking and practice in change and transformation. C’est un document réellement enthousiasmant qui couronne la naissance d’une cellule d’injection de processus innovants au sein du méga-organisme public qu’est la NHS.

C’est inspiré, un peu trash, très anglais au meilleur sens du terme. À consommer sans modération pour atteindre à l’ivresse si particulière et si rare de ceux qui croient au changement.

Magistrale Découverte pour Le Cléac’h

Saturday, February 1st, 2014

Armel Le Cléac’h, à bord de Banque Populaire VII a battu le record en solitaire de la Route de la Découverte en 6 jours 23 heures (soit 23,1 nœuds de moyenne sur les 3 880 milles).



Il en a profité pour battre au passage le record en solo sur 24 heures, avec 682 milles parcourus, soit 28,4 nœuds de moyenne.



Super-pouvoirs

Monday, January 20th, 2014

Nous remarquons tous combien "le pouvoir" est devenu vain. Notre précédent "super-président" était surtout pathétique, le nouveau "super-normal" est surtout ordinaire… et ceux qui croient encore en leur capacité à résoudre plus de problèmes qu’ils n’en causent sont toujours moins nombreux.

Les réseaux où se construit une intelligence collective en arrivent à réduire leurs ambitions à espérer que l’évident parvienne à atteindre le niveau de conscience de politiques qui auraient déjà besoin de plus d’un temps plein pour "gérer la politique" (jouer aux échecs contre l’autre camp tout en s’assurant que ses propres pièces ne se bouffent pas les unes les autres).

Un article tout neuf de Susannah Fox vient de me titiller les neurones : elle y parle des conversations avec ses enfants autour des personnages de super-héros et de leurs super-pouvoirs (voler, guérir, être très fort, avoir le don d’ubiquité…) et de sa prise de conscience soudaine qu’elle a elle-même des super-pouvoirs – et que nous pouvons tous en avoir : il suffit d’utiliser ses réseaux à bon escient !

Si nous raisonnons dans l’autre sens, plutôt que de réaliser que les réseaux existants nous donnent déjà des super-pouvoirs, on peut choisir ou concevoir des façons de "faire-réseau" en fonction des super-pouvoirs que nous aimerions avoir… ça peut paraitre anecdotique, mais c’est l’amorce d’une expression des besoins et désirs en Interaction Design.


css.php